En fait, je me destinais plutôt à un métier artistique qu’à celui d’avocat ! Mes premiers pas m’avaient conduit vers les plateaux de cinéma, de télévision ou de théâtre où je fus admis à quelques reprises comme stagiaire. Mon meilleur souvenir de cette époque fut d’assister à la naissance de la pièce “La tempête” de William Shakespeare, mise en scène par Patrice Chéreau avec Michael Lonsdale ! Je préparais également l’examen d’entrée à l’IDHEC, devenu la FEMIS, mais je ne parvins pas à intégrer le petit cercle des élus. Parallèlement, je réalisais ou jouais dans quelques courts métrages et participais à certains festivals amateurs. J’ai passé mon enfance et mon adolescence à noircir des cahiers de projets de roman, de scénarios, de pièces de théâtre ou de poèmes.
Confronté à un avenir plutôt aléatoire dans ce domaine et aussi pour rassurer mes parents, je m’orientais vers le droit et parvins finalement à accéder à la profession d’avocat. Profession que j’ai exercée durant quarante deux ans, d’abord au barreau de Paris, puis au barreau des Hauts de Seine. Et, finalement, j’y ai pris goût, sans pour autant renoncer à noircir mes fameux cahiers.
Avocat ! D’abord généraliste, mes études en droit pénal et en criminologie m’ont rapidement conduit à exercer comme pénaliste durant de nombreuses années, fréquentant ainsi d’autres scènes, les tribunaux correctionnels et les cours d’assises.
Membre du conseil de l’ordre puis membre du conseil de discipline des avocats, je fus élu Bâtonnier, fonction que j’exerçais durant les années 1985/1986 à Nanterre, dans le département des Hauts de Seine. Je n’oubliais pas pour autant mon penchant pour le spectacle et m’investis durant plusieurs années dans la revue satirique annuelle des jeunes avocats comme comédien, chanteur ou metteur en scène. En 1985, profitant de mon statut de Bâtonnier, je créais à Nanterre la cérémonie annuelle de la « Rentrée de la Conférence », au cours de laquelle se tient le procès fictif d’une personnalité du monde politique, médiatique ou artistique, cérémonie qui perdure jusqu’à ce jour.
Ayant pris ma retraite professionnelle en 2015, je me consacre désormais à d’autres activités, notamment littéraires, tout en consultant encore régulièrement certains professionnels du cinéma.
Patrick Quibel